
Quelle est votre responsabilité au sein d’IRISnet ?
En tant que Network Infrastructure Manager, je suis en charge depuis 2014 de la gestion quotidienne de la connectivité du réseau IRISnet avec une équipe de 7 personnes environ. Il s’agit donc d’une part du déploiement et de la gestion de l’infrastructure passive, à savoir la fibre optique sur un réseau capillaire de quelque 500 km de câbles pour offrir des services de connectivité de A à Z aux clients de la Région de Bruxelles-Capitale. Nous collaborons pour ce faire avec différents acteurs, comme les communes, les entrepreneurs et les gestionnaires d’infrastructures de distribution d’énergie, comme Sibelga, Vivaqua ou Orange notamment, ainsi que divers sous-traitants pour lesquels nous sommes le premier interlocuteur.
D’autre part, mon équipe est responsable de la couche dite active, plus précisément la couche du transport sur notre réseau dans laquelle sont greffés divers services tels que la téléphonie, les communications unifiées (UC), la vidéo ou encore l’internet.
Quels sont les atouts majeurs du réseau IRISnet ?
Les forces du réseau IRISnet sont de trois ordres. Tout d’abord, la proximité du client grâce à un réseau capillaire offrant une densité de connexion unique. Ensuite, la flexibilité d’un réseau en étoile qui n’implique donc pas pour le client de devoir partager la capacité réseau et lui assure dès lors une bande passante optimale. Enfin, IRISnet opère un réseau autonome à part entière dont nous avons la maîtrise de bout en bout. Nous sommes donc pratiquement pas dépendants d’un autre opérateur ou impactés en cas de problème extérieur, tandis que nous pouvons garantir à nos clients une très grande rapidité de réaction.
Notre réseau backbone fibre est à 90% en IP/MPLS direct, ce qui offre à nos clients des transmissions de haute qualité. Mais à terme, IRISnet évoluera sans doute vers des modèles hybrides en intégrant notamment le SD-Wan ou l’Ethernet.
Quelle est l’importance de la fibre optique pour les organisations, notamment dans le cadre de la numérisation ?
Il faut savoir qu’aujourd’hui, les data représentent l’un des quatre flux d’énergie indispensables dans tout bâtiment moderne, à côté de l’eau, de l’électricité et du gaz. Désormais, le monde digital exige une connectivité toujours plus performante et sécurisée. Et la pandémie de Covid-19 a démontré la nécessité de disposer d’une connexion de très haute qualité, notamment pour supporter la vidéoconférence dans le cadre du télétravail. Or il apparaît que la fibre optique offre une bande passante quasiment illimitée et est surtout future-proof. D’ailleurs, faut-il rappeler que le futur déploiement de la technologie 5G exigera la fibre pour relier entre elle les différentes antennes.
Quelle est à vos yeux la meilleure technologie actuelle de raccordement et comment IRISnet va-t-elle faire évoluer son réseau à fibre optique ?
En termes de qualité et d’évolutivité, la fibre optique est et reste la meilleure technologie, même si la 4G ou le DSL pourrait parfois suffire si les besoins en bande passante sont limités. D’ailleurs, même sur le marché résidentiel, la fibre s’imposera à terme comme LE standard de raccordement.
Cela étant, IRISnet sera confrontée à l’avenir à deux défis majeurs. Au niveau de la couche passive, à savoir donc l’infrastructure réseau, des collaborations devront être envisagées avec d’autres acteurs télécoms régionaux dans le but de mutualiser les infrastructures et d’offrir un service plus complet, plus performant et plus transparent encore aux utilisateurs. C’est d’ailleurs l’enjeu du futur IRISnet3. D’autre part, pour ce qui concerne la couche active, nous pourrions envisager de déployer la technologie SD-Wan pour mieux exploiter encore la bande passante disponible. Enfin, il s’agira d’intégrer une nouvelle couche de sécurité, essentiellement dans le contexte du télétravail.